Vendredi 09 au Dimanche 11 Octbore 2015

NDLR: En effet, Emmanuel, il semble que je n'ai rien écrit ou rien pensé lors du passage par chez toi.. Tu l'a souligné en me rappeleant que ce carnet de pensées ne fut pas édité lors de mon passage à Cocnarneau

Pour faire suite à la remarque très pertinente de mon ami Emmanuel lors d'une rencontre à Nantes, je n'ai couché aucune ligne pendant 4 jours sur ce carnet. Une singularité au milieu de ce tour qui peut déconcerter légèrement l'ami qui vous reçoit et vous lit.

Je vais donc tenter 15 jours plus tard de répondre à quelques questions et d'écrire sans trop de différence de spontanéité avec les autres couches de pensées jetées pendant le tour.

La première des questions est : "Pourquoi n'ai-je pas écrit ?" Je ne m'étais pourtant mis aucun frein ni censure pendant ce week-end et le passage à Concarneau n'a occasionné aucune gène à l'écriture des pensées. Je crains ne devoir approfondir le champ exploratoire au surmoi. Pourquoi ce mécanisme a répercuté des codes de ma culture sous la catégorie de « ce qu'il convient de faire » et pourquoi est-il sévère et cruel au point de priver l'ami tant apprécié des lignes de pensées que les autres jours ont vu déversées ?

Il y aurait une partie de moi qui serait mal à l'aise avec le fait d'avoir passé une excellente journée de travail et une soirée proche de la perfection à mi chemin entre le Terrier de Lewis Caroll et une soirée Into the wild (cf. le carnet de rencontres)
Ça fait très bizarre d'écrire et donc d'imaginer qu'une petite part de soi peut trouver sale le plaisir ou tout du moins ressentir une gêne à être heureux et satisfait. Se poser comme frein à l'écriture ma fatigue accumulée et le besoin de s'isoler dans un cocon rassurant est nettement plus facile et moins éprouvant.

La première question légèrement survolée, il convient de tenter une réponse à "Qu'est ce qui m'ait passé par la tête et le cœur pendant ces trois jours ?"

Vendredi

L'étape Concarneau et le retour à Explore Roland Jourdain était très attendue par le corps et par l'esprit. Par le corps car cela signifiait un dernier sprint avant le repos de mi-parcours et par l'esprit car j'avais besoin de faire et prendre du plaisir après les étapes de Saint Brieuc et Brest, très compliquées. De plus, retrouver une personne connue sur laquelle ont sait que l'on peut s'appuyer et partager autre chose que du travail s'apparente à une bouffée d'oxygène, du plein air frais dans une exploration sous scaphandre.

La journée ne confirmant que bien au delà de mes espérances qu'il était grand temps d'arriver à Concarneau. L'esprit et le corps avaient besoin de ce port d'attache.

Si je devais faire un caprice d'enfant gâté en me roulant par terre tapant des pieds et des mains, ce serait en hurlant "Manu, prête moi ta cabane !".

Quand l'artiste des mers et des projets te dit que la soirée ce fera dans ce lieu magique à la lanterne pour repère, aux bières pour carburant et avec des personnes éclairantes, tu te mets très vite à saliver pendant que ton cerveau fait défiler les pages de Terre des Hommes de St Saint-Exupéry, d'Alice aux pays des merveilles, les images de Corto Maltese, les lignes d' Ernest Hemingway... dans un feu d'artifice de l'imaginaire culturel. A coté de ça, les chats cosmiques et la REMORA de Brest c'était juste les remous avant le grande vague du voyage.

Je n’ai évidemment jamais été capable de poser toutes les questions d'ordre personnelle, qui m'avaient traversé l'esprit avant le départ du tour, à Roland Jourdain. J'aurais certainement pu et du en parler autour de la table en ce vendredi soir mais cette fois c'était non plus le surmoi mais le ça qui devait se mêler à la partie.

Finalement, les plus belles rencontres et les plus savoureux moments de ce tour sont enfouis quelque part à l'orée de la conscience et de l'inconscience. Je me suis ainsi laissé emporter puis flotter par les propos de Jean Pierre Nicolas , Malou, Gégory et Manu et ça fait un bien fou de se ressourcer ainsi dans les flots d'une forêt perdue.

Samedi et dimanche

Twin Peaks, c'est ainsi que j'ai surnommé le lieu de mon enfance. Ce lac du Korong, ce village du centre Bretagne et la maison de mes grand-parents sur l'autre rive avec son jardin enchanté et sa forêt, c'est

Arrivé ici par autostop, je garderais en souvenir le personnage d'un mêtre quatre vingt dix aux larges épaules, qui installé en Bretagne après 30 premières années de vie aux Antilles, s'étant tompé de route entre Brest et St Brieuc me pris sur une route du Centre Bretagne.
"[...] Parce que je sais ce que c'est de galérer sur un bord de route, un black c'est les insultes assurées et souvent des personnes apeurées, tu sais. Alors j'allais pas te laisser galérer" m'avais t-il dit.

Je suis physiquement sur les rotules, intellectuellement surchargé et psychologiquement comme une éponge noyée dans l'océan. La imple traversée de la plage du lac avec mon sac de randonnée me fait tellement remonter des émotions, dont je narrive rien à comprendre, que quelques larmes ruissèlent sur ma joue pour s'envoler dans le vent frais du kreiz Breizh.

Je doute, je tergiverse... Ai-je fais les choes avec éthique et profonde collaboration ? L'apprenance est-elle dans le coeur de ces journées intenses ? Est-ce un coup d'épée dans l'eau ? Une lutte contre des moulins que de vouloir amorcer des collabroations entre des commuanuté pratiques qui se revendiquent d'un modèle collaboratif ouvert ?

J'ai besoin de trouver le sommeil, profond, sans tiraillement intérieur, sans craintes. J'ai besoin de la quiètude de la nature et de ses mélodies pour remplir mon âme et évacuer mon vague à l'être, ou peut être l'inverse. Je ne sais plus bien ce que je ressens.

Il faudra repartir dimanche ou lundi.

Twin Peaks est le seul endroit où je voudrais être pour le milieu de ce tour, la rotule de cette démarche. C'est dans le jardin de Twin Peaks que cette idée était née, c'est dans ce jardin qu'avec Nicolas Loubet nous avions discuté puis activé les premières briques de construction du BretagneLabTour.

Je dois me déconnecter de ce tour pour mieux m'y replonger la semaine prochaine. Twin peaks c'est mon espace-temps de déconnexion.

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